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Evolution des consommateurs

Nous allons ici observer les différentes tendances qu'il y a eu en France quant a l'usage de l'héroïne, en essayant de suivre plus ou moins un certain ordre chronologique. Nous donnerons aussi un certain nombre de chiffres issus de recensements pour avoir une image plus claire de cette évolution.

De nos jours le niveau d'expérimentation (c'est à dire les personnes qui n'ont essayé qu'une fois) en France est très faible et ne dépasse pas les 1% (0,9% pour les 15-34 ans et 0,7% pour les 35-60 ans). Depuis les années 1990 ces chiffres sont plutôt stables.
On estime donc en France le nombre d'expérimentateurs d'héroïne entre 12 et 75 ans, à ce jour (Décembre 2009), à environ 360 000 personnes.

Consommateur

Cependant, malgré ce faible nombre d'expérimentations depuis les années 1990, nous avons tout de même pu observer une grosse évolution des surdoses mortelles entre 1993 et 1994. A paris intra-muros, il a été recensé environ 30 surdoses mortelles pour les seuls mois de décembre et janvier 1994 contre « seulement » 117 pour l'ensemble de l'année 1993.
Mais la surdose n'est pas la seule cause de mortalité. L'administration de drogues au moyen de seringues a été responsable d'un tiers des infections par le virus du sida lors de l'année 1993. Heureusement la prévention et les moyens mis en place pour lutter contre les risques d'infections du aux prises de drogues ont aujourd'hui permis de diminuer fortement ce chiffre, mais nous parlerons de cela dans une autre partie.

En 1999 on compte de 150 000 à 180 000 consommateurs de cocaïne et d'opiacés à problèmes en France.

En 2003, parmi les jeunes de 17-18 ans, on estime le nombre de garçons ayant essayés l'héroïne au moins une fois dans leur vie à 1,3 % contre 0,8% chez les filles. Ces chiffres sont plutôt faibles et il n'y a pas eu de grosse augmentation jusqu'à aujourd'hui.
Cependant durant cette même année, parmi les personnes rencontrées dans les Structures de Première Ligne (SPL), la plupart ont été consommateurs d'héroïne, dont 68 % en ont pris au moins 10 fois dans leur vie. Cependant les consommations de ces personnes au cours du dernier mois écoulé tendent à chuter passant de 33% en 2001 et 25% en 2003. Ceci montre bien les effets dévastateur de cette drogue dont les consommateurs représentent une majorité dans le nombre de personnes ayant besoin d'aide de structures particulières.

Entre 2000 et 2005 le niveau d'expérimentation reste plutôt stable. En 2005 le taux d'expérimentation chez les 17-18 ans était de 0,6% chez les filles et de 0,8% chez les garçons. Mais entre 2005 et 2008, une augmentation de ces taux a eu lieu et le taux est passé à 0,8% chez les filles et 1,3% chez les garçons. Ces taux sont encore d'actualité, il y a donc eu une stabilité depuis 2008 en ce qui concerne l'expérimentation chez les jeunes proches de la majorité.
On peut voir que même sur une plus grande tranche d'âge le nombre de personnes ayant déclaré avoir consommé est faible puisqu'en 2005 il ne dépasse pas 1,3% pour les hommes et 0,4% pour les femmes entre 18 et 64 ans. Il faut tout de même se méfier de ces chiffres car ils représentent une consommation « déclarée » or une majorité de consommateurs se cachent et ne participe pas à ce genre de recensements.

En France la partie la plus visible de la population consommatrice est constituée de personnes qui fréquentent des structures dites de première ligne (boutique ou centre d'accueil et d'accompagnement, programmes d'échanges de seringues).

On peut a pu définir un profil représentant la majorité des consommateurs d'héroïne. Ce sont des hommes âgés d'environ 30 ans et célibataires.

Mais depuis quelques années, on observe l'émergence de nouvelles populations d'usagers d'héroïne : plus jeunes donc plus difficiles à décrire et qui échappent au système sanitaire et social ce qui les rend aussi plus difficiles à aider.

On peut les subdiviser en 3 groupes :

Nous avons pu voir récemment la publication de 2 rapports de l'OFDT (1999-2009 et 2007-2009). Conclusion stupéfiante: retour en force depuis 2006, généralisation du poly-usage, population très intéressée socialement, nouveaux espaces de consommation.