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Etude des saisies

Le marché de l'héroïne est un marché difficile à estimer. En effet, l'étendue de l'offre et de la demande d'héroïne reste toujours très vague pour les autorités policières. La principale raison de cette incertitude vient du fait que le trafic se déroule entièrement dans la clandestinité. Nous avons bien des chiffres concernant les saisies d'héroïne, mais ces chiffres ne veulent rien dire car on ne sait pas quelle part du trafic ils représentent. On peut juste penser que les saisies effectuées ne représentent qu'un faible pourcentage de l'héroïne trafiquées parce que, après une saisie, il n'y a pas d'augmentation du prix de cette drogue. Quelques estimations ont quand même été faites: Interpol prétendrait qu'environ 10% des drogues en circulation sont interceptées par les forces de police.

Les saisies sont néanmoins très utiles pour la brigade des stupéfiants car elles sont une base d'enquête et permettent donc ainsi aux policiers de remonter jusqu'aux dealers, et de redessiner le chemin que le drogue a suivi.
Plus les policiers trouvent de la drogue, plus ils ont de chance de remonter à l'origine de la filière commerciale. C'est donc grâce à ces saisies que les policiers ont pu établir qu'en Europe, la cocaïne venait majoritairement d'Amérique du Sud (arrivant surtout par bateau) tandis que l'héroïne venait majoritairement d'Afghanistan (arrivant surtout par camion).

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Comme vous pouvez le voir sur le graphe ci-dessous,on remarque (comme nous l'avons déjà souligné) que les saisies d'héroïne sont en hausse. Ce qui veut donc dire que les forces de police sont mieux armées pour faire face au trafic .On remarque également que,contrairement aux saisies de cocaïne, les saisies d'héroïne ne sont jamais très volumineuses.

Par conséquent,l'héroïne est nettement plus difficile à sonder. Ceci laisse donc penser que l'on a réellement moins d'emprise sur le trafic de l'héroïne et qu'une part très faible de ce trafic est saisie.
En effet,les quantités d'héroïne interceptées en Europe occidentale n'atteignent jamais la tonne. Une saisie de quelques centaines de kilos et qualifiée d'exceptionnelle.

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Ces « grosses saisies » sont souvent établies dans les pays proches des pays producteurs, c'est à dire dans l'est et le sud-est de l'Europe, et surtout en Iran, en Turquie et au Pakistan. Ces « grosses saisies » montrent bien que l'on se trouve en amont de la filière commerciale.

INTERVIEW DU DIRECTEUR DE LA SECTION DE LA BRIGADE DES STUPEFIANTS : M. Moreau.

Elodie : Bonjour Monsieur, je vais commencer par ma première question : Où se trouvent les plus grosses saisies?

M.Moreau : Eh bien, en fait il n'y a pas d'endroits particuliers... La dernière grosse saisie que nous avons eu était en banlieue il y a environ un an. Il s'agissait d'ailleurs d'héroïne très frolaté.

Elodie : Comment arrivez-vous à trouvez les dealeurs?

M.Moreau : Par une enquête policière classique : nous avons des informateurs, et à partir de là nous essayons de remonter jusqu'aux dealeurs. Mais trouvez les gros dealeurs n'est pas une chose facile! Parfois nous prenons plusieurs mois pour démanteler un réseau! Toutes les polices sur les drogues travaillent main dans la main que ça soit à niveau national ou international! Nous travaillons beaucoup avec l'OCTRIS ( office central pour la répression illicite des stupéfiants).

Elodie: Est ce qu'il y a des endroits spécifiques où vous traquez les dealeurs?

M.Moreau : Non pas du tout, comme je vous l'ai dit « il n'y a pas de règles » et de toute façon dès qu'on trouve un établissement où il y a eu usage de drogues on le fait fermer!

Elodie : Vu toutes vos précautions comment se fait-il que la drogue arrive quand même à destination?Quels moyens de transport les narco-traffiquants utilisent-ils ?

M.Moreau : Les dealeurs usent de tous les moyens pour dissimuler la drogue! De toutes façon, quelle que soit la drogue, les moyens de transport et les moyens de dissimulation sont les mêmes! Les dealeurs ont beaucoup de stratégies pour ne pas se faire « attraper » par la police. Par exemple, ils envoient des mineurs apporter la drogue aux consommateurs. Les moyens de transports sont des avions, des bateaux et les go-fast. Ils sont souvent financés par les trafiquants .D'ailleurs, les gros réseaux de trafic sont comme des entreprises où il y a une hiérarchie bien précise. De ce fait, les transporteurs d'héroïne changent lors du trajet de cette drogue de l'Afghanistan jusqu'à nos villes. Il y a certains cas où l'état finance indirectement ce marché noir. Il y a des cartels plus riches que certains états!

Elodie : Quel est le prix de l'héroïne actuellement sur le marché?

M.Moreau : D'après un rapport effectué en 2008, son prix varierait en France de 30 à 55 euros le gramme. En Union Européenne, le prix d'un gramme d'héroïne est estimé à 60 euros ce qui est semblable au prix d'un gramme de cocaïne. Néanmoins, le prix de l'héroïne baisse de plus en plus : ce n'est plus une « drogue à la mode ». La suprématie de l'héroïne dans les années 90 est maintenant remplacée entre autre par le cannabis, les drogues de synthèse et la cocaïne.